De la misère à la philanthropie grâce à l'EuroMillions
Les gagnants de l’EuroMillions sont souvent évoqués pour parler de la vie de luxe, des biens matériels, des voitures.. Nous le faisons souvent ici parce que cette part de rêve est le moteur qui tient le crayon ou la souris qui coche les 5 cases et les deux étoiles de l'EuroMillions. Je me suis même demandé un jour si gagner une petite cagnotte ce n’était pas un peu une déception quand on sait que le montant record gagné à l'EuroMillions est de 190 millions d'euros. Évidemment, je me suis fouetté à plusieurs reprises pour m'expurger de cette vénalité. Pourtant, on pense rarement à ces personnes de rien, ses oubliés et ses larbins du libéralisme qui du jour au lendemain défoncent les plafonds de verre pour rejoindre le 1% de l'humanité qui détient les 90 % des richesses, ou les 10 % de millionnaires de la population mondiale. Les belles histoires de l'EuroMillions remplacent ce qu'on appelait le rêve américain ou l’ascenseur social en France qui est désormais accroché à une grille de lot, un jackpot au Powerball ou à l'EuroMillions. Voici donc quelques histoires où certains grands gagnants de l’histoire éprouvent ce dicton populaire « quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens »
Sans domicile fixe, mais la générosité bien domiciliée
C'était un jour de rien, un jour sans fin pour Lazlo Andraschek et puis la providence lui a pris la main. SDF, père de trois enfants et mariés, Lazlo vit en Hongrie comme il peut. Il fait partie des 30 000 sans domicile fixe, c'est à dire sans novlangue, des clochards, des pauvres et pour certains des salauds de pauvre. Raconter à rebours l'histoire d'une vie, c'est toujours échouer sur des « pourquoi ». Pourquoi cet homme qui ne joue jamais, qui n'a quasiment rien en poche a décidé de jouer ce jour là à la loterie hongroise ? L'histoire de cet homme a ceci en plus de romantique qu'elle se déroule loin de Budapest, la capitale, dans un comptoir de loterie d'une ville de province, Györ. On imagine sans doute le froid, la neige, le ciel gris chargé du mot du poète « Il pleure dans mon coeur, Comme il pleut sur la ville ». Il doit y avoir une petite vendeuse d'allumettes pas loin.
Lazlo va donc faire une grille avec la petite monnaie qui lui reste. J'allais vous dire qu'il rentrait chez lui, mais il n'avait pas de chez lui. Le lendemain, Lazlo découvre qu'il vient de gagner 2 millions d'euros. Le SDF ne l'est plus. lL offre un appartement à chacun de ses enfants et un à sa femme. Il déclare « Je suis devenu riche, mais je n'ai pas changé. Je peux m'offrir une télévision grand écran, mais je n'en achèterai pas trois sous prétexte que je peux le faire."
Avec ce gain Lazlo Andraschek a pris soin des siens, mais il n'a pas oublié la galère d'où il vient. Il fera un don conséquent à une association qui prend soin des SDF hongrois. Il ira plus en loin en s 'investissant lui même avec la création d'un fond pour aider les femmes battues et lutter contre les ravages de la drogue dans les rues hongroises. Si Lazlo vit aujourd'hui confortablement grâce à ses gains à l'EuroMillions, il n'a jamais oublié d'où il vient et le chemin parcouru.
Margaret Loughrey, 34 millions d'euros pour changer le monde
Avec 34 millions d'euros de gains, Margaret Loughrey ne souffrira pas de son statut de chômeur bien longtemps. Si être chômeur en France est de plus en plus dur avec la poussée des idéaux libéraux, les anglais le vivent déjà. Je ne saurais vous conseiller le film de Kent Loach « Moi, Daniel Blake» qui vous racontera le succès du système libéral anglais. Margaret Loughrey avec ses 34 millions d'euros décide de faire de son mieux pour faire de ce coup de chance une action positive pour les oubliés de sa Majesté. Cette dame a décidé de garder pour elle 1,2 millions d'euros et de redistribuer le reste à des associations prenant soins des pauvres et d'aider à la rénovation de sa ville en Irlande. Elle déclare avec une sincérité rafraîchissante et qui pourrait servir de leçons « Comment être riche, ce que je n'ai jamais été, pourrait-il me manquer ?»
Ngame ou le conte de fée moderne
Cette histoire ne peut que résonner avec l’actualité. Ngame est un sans papier sénégalais qui survit en Espagne de petits boulots en petits boulots. Ne pas avoir de papier, n'empêche pas d'être exploité. Alors lorsque Ngame découvre qu'il a gagné 400 000 euros, il doit sans doute penser à son naufrage dont sa femme et lui ont échappé par miracle au large de Tenerife. Si 400 000 euros, c'est une petite somme à l'EuroMilions, c'est une super jackpot pour un homme qui a cinq euros en poche.